Manifeste

Pourquoi l'auto-édition?

Lorsque j'étais étudiante en Lettres à l'Université de Lausanne, j'ai publié mes premiers textes en auto-édition sur une plateforme étasunienne. Aujourd'hui, ces textes ne sont plus publiés, parce que je l'ai décidé. Je ne m'y reconnaissais plus, alors je les ai retirés du marché.

En janvier 2019, j'ai souhaité tenter l'aventure avec une maison d'édition. J'avais un polar tout frais, que je venais de terminer. Comme la plupart des écrivains et écrivaines, j'ai essuyé de nombreux refus, autant de maisons suisses que françaises. Au début de l'été, j'ai été mise au courant d'un concours dont le premier prix était la publication d'un manuscrit. J'ai envoyé. J'ai gagné. Mon livre a été publié.

Naïve, j'ai pensé que j'avais fait le plus dur. Maintenant que j'avais publié un premier bouquin avec un «vrai» éditeur, à moi les salons littéraires, les dédicaces, les rencontres et le versement des droits d'auteur! Les deux manuscrits suivants ont été refusés par mon éditeur.

Je suis revenue à l'auto-édition pour plusieurs raisons:
  • D'abord dans l'idée de tester un nouveau genre, ma première romance sur fond de conte de fées.
  • Ensuite, parce que le fait de garder plein pouvoir sur mes textes en conservant tous mes droits me séduisait.
  • Enfin, parce qu'après une nouvelle tentative auprès de maisons d'édition, j'ai essuyé de nouveaux refus. L'un d'eux motivés par le fait que je n'étais pas assez connue et que, par conséquent, cela coûterait trop cher à l'éditrice de veiller à la promotion de mon ouvrage.

Puis les actualités de réécriture de romans anciens pour les purger de mots soi-disant choquants se sont alignées dans les médias. Que l'on ait préféré modifier les livres d'auteurs morts plutôt que d'y ajouter une simple préface explicative du vocabulaire d'époque qui pourrait froisser la bien-pensance du XXIè siècle me débecte. Et m'encourage d'autant plus à ne plus jamais céder les droits sur mes textes à un quelconque éditeur. Ce sont mes mots, je serai la seule à décider s'ils peuvent être effacés, modifiés, purgés, arrondis, adoucis, censurés.
Manifeste - Spycher, 2023
S'auto-publier pour garder ses droits.
S'auto-publier pour garder ses mots.

Auto ne veut pas dire solo

Le choix de publier mes livres en auto-édition n'est pas pour autant le choix de la solitude. J'écris certes mes livres seule face à mon écran (parfois avec le chat), mais l'écriture n'est qu'une étape de la fabrication d'une histoire.

  • Lorsque j'imagine les personnages ou les scénarii, j'en discute souvent avec mon meilleur ami, lui aussi écrivain.
  • Une fois à la fin de mon manuscrit, je le fais relire à diverses personnes, dont une amie rédactrice en chef d'un magazine.
  • Pendant l'élaboration de mon illustration de couverture, je demande parfois conseil à des graphistes.
  • Pour créer du matériel visuel de promotion, j'achète des images personnalisables faites par des professionnels.

Si je ne peux pour l'instant ne rétribuer ces personnes que par ma gratitude, mon livre et un café, j'espère pouvoir un jour les payer pour leur travail. À ce jour, l'écriture me fait perdre plus d'argent que je n'en gagne. Je m'efforce de voir cela comme un hobby (c'est d'ailleurs ainsi que les non-écrivains imaginent le métier...). Et là où certains investissent dans une cotisation à un club de sport, dans un équipement haut de gamme de jeux vidéo ou encore dans des voyages au bout du monde, moi, j'ai choisi d'investir dans l'écriture et la publication de mes romans.

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